Les actus IA en bref
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Meta Threads franchit les 400 millions d’utilisateurs : un atout stratégique pour l’IA
Threads, le réseau social textuel de Meta, vient de franchir la barre des 400 millions d’utilisateurs actifs mensuels, réduisant l’écart avec X (anciennement Twitter). Si cette croissance représente une aubaine publicitaire évidente, son intérêt stratégique pourrait être encore plus important.
En effet, chaque publication génère un volume massif de données textuelles en temps réel. Or, ces flux de conversations, d’opinions et de débats constituent une ressource précieuse pour l’entraînement des modèles d’intelligence artificielle. Meta, déjà en compétition avec OpenAI et xAI sur le terrain de l’IA générative, dispose désormais d’un corpus textuel unique, capable d’alimenter ses futurs modèles.
L’exemple de xAI, la société d’Elon Musk, est révélateur : ses modèles Grok ont été améliorés grâce aux données issues de X. Meta pourrait suivre une trajectoire similaire avec Threads, renforçant ainsi ses solutions d’IA dans les domaines du langage, de la modération ou de la recommandation de contenus.
La question reste de savoir si Meta exploitera effectivement cette manne de données. Si tel est le cas, Threads ne sera pas seulement un concurrent de X sur le plan social, mais aussi un levier majeur pour les ambitions d’IA de l’entreprise.
Départ surprise chez xAI : un cofondateur quitte Elon Musk pour créer un fonds dédié à la sécurité de l’IA
Igor Babuschkin, cofondateur de la start-up xAIaux côtés d’Elon Musk, a annoncé son départ dans un message publié sur X. Arrivé en 2023 pour diriger les équipes d’ingénierie, il a contribué à faire de xAI l’un des acteurs majeurs du développement de modèles d’intelligence artificielle. Avant cette aventure, Babuschkin avait travaillé chez Google DeepMind sur AlphaStar et chez OpenAI.
Il quitte désormais l’entreprise pour lancer Babuschkin Ventures, un fonds de capital-risque destiné à soutenir la recherche en sécurité de l’IA et des projets visant à « faire progresser l’humanité et percer les mystères de l’univers ». L’idée lui est venue après un échange avec Max Tegmark, fondateur du Future of Life Institute, autour des moyens de construire des systèmes d’IA sûrs pour les générations futures.
Ce départ intervient après plusieurs polémiques ayant éclaboussé xAI et son chatbot Grok, accusé de partialité, de propos antisémites et d’outils controversés de génération de vidéos. Malgré ces scandales, les modèles de xAI rivalisent avec ceux d’OpenAI, Google DeepMind et Anthropic. Babuschkin affirme partir avec gratitude et retient de Musk deux leçons majeures : être prêt à affronter les défis techniques et agir avec une urgence absolue.
Claude d’Anthropic peut désormais analyser des projets logiciels entiers en une seule fois
Anthropic vient d’annoncer une évolution majeure pour son assistant IA, Claude : il est désormais capable de traiter des projets logiciels complets lors d’une seule requête. Grâce à une nouvelle capacité de « context window » atteignant 1 million de tokens, les développeurs peuvent charger des bases de code de plus de 75 000 lignes, soit l’équivalent de plusieurs romans. Cette avancée permet à Claude de comprendre l’architecture globale d’un projet et de proposer des suggestions ou des améliorations à l’échelle du système, au lieu de se limiter à des fichiers individuels.
Cette fonctionnalité est particulièrement intéressante pour les équipes de développement qui souhaitent effectuer des audits de code, repérer des failles de sécurité ou améliorer la cohérence de leur logiciel sans morceler leur projet. Selon Anthropic, cette évolution rapproche l’IA des besoins réels des entreprises technologiques, qui travaillent souvent sur des applications complexes et interconnectées. La capacité de Claude à contextualiser de vastes ensembles de données positionne Anthropic comme un acteur clé face à la concurrence d’OpenAI et d’autres laboratoires d’IA.
Claude Sonnet 4 s’attaque à GPT-5 avec un contexte record d’un million de tokens
Anthropicvient de donner un sérieux coup d’accélérateur à son modèle Claude Sonnet 4, en multipliant par cinq sa capacité de contexte pour les clients API. Désormais, il peut traiter jusqu’à 1 million de tokens dans un seul prompt, soit l’équivalent de 750 000 mots ou 75 000 lignes de code. C’est plus du double des 400 000 tokens proposés par GPT-5 d’OpenAI, et bien au-dessus de l’ancienne limite de Claude (200 000 tokens).
Cette amélioration est disponible via l’API d’Anthropic, mais aussi chez ses partenaires cloud comme Amazon Bedrock et Google Cloud Vertex AI. L’objectif : séduire encore plus les plateformes de codage IA telles que GitHub Copilot, Windsurf ou Cursor, où Claude est déjà largement utilisé.
Brad Abrams, responsable produit de Claude, affirme que cette extension profitera particulièrement aux tâches de codage complexes et de longue durée, permettant au modèle de « se souvenir » de toutes ses étapes. Si Google (Gemini 2.5 Pro) et Meta (Llama 4 Scout) affichent des contextes encore plus gigantesques, Anthropic mise sur un « contexte effectif » réellement exploitable.
Côté tarifs, les requêtes dépassant 200 000 tokens seront facturées plus cher : 6 $/million de tokens en entrée et 22,50 $/million en sortie. Une annonce qui confirme la bataille acharnée entre Anthropic et OpenAI sur le marché des développeurs IA.
Perplexity ose : une offre de 34,5 milliards de dollars pour racheter Google Chrome
Coup de théâtre dans le monde de la tech : la start-up d’intelligence artificielle Perplexity a annoncé avoir déposé une offre officielle de 34,5 milliards de dollars (près de 29,6 milliards d’euros) pour acquérir Google Chrome. Cette proposition, adressée à Alphabet, maison mère de Google, intervient alors que l’entreprise est visée par une action en justice aux États-Unis pour pratiques monopolistiques. La justice pourrait contraindre Alphabet à se séparer de certains actifs stratégiques, bien que Chrome ne soit, pour l’heure, pas officiellement à vendre.
Perplexity, connue pour son moteur de recherche dopé à l’IA, semble vouloir frapper un grand coup pour s’imposer face aux géants du secteur. Un tel rachat lui permettrait d’accéder à une base d’utilisateurs colossale et d’intégrer ses technologies directement dans l’un des navigateurs les plus utilisés au monde.
Si cette opération aboutissait, elle pourrait rebattre les cartes du marché de la recherche et de la navigation web. Mais les analystes restent prudents : une telle acquisition nécessiterait non seulement l’accord d’Alphabet, mais aussi le feu vert des autorités réglementaires.
Datumo lève 15,5 M$ pour renforcer la sécurité de l’IA face à Scale AI
La startup sud-coréenne Datumo, spécialisée dans l’évaluation et la sécurisation des modèles d’intelligence artificielle, vient de lever 15,5 millions de dollars auprès d’investisseurs tels que Salesforce Ventures, KB Investment, ACVC Partners et SBI Investment. Cette levée porte son financement total à environ 28 millions de dollars. Fondée en 2018 par David Kim, ancien chercheur en IA à l’Agence pour le développement de la défense, et cinq anciens de la KAIST, Datumo avait d’abord lancé une application de micro-travail permettant de labelliser des données en échange de rémunérations.
L’entreprise, qui compte aujourd’hui plus de 300 clients, dont Samsung, LG, Hyundai, Naver et SK Telecom, a élargi ses services à l’évaluation et au monitoring des modèles d’IA. Elle a notamment lancé Datumo Eval, une plateforme no-code permettant aux équipes non techniques de détecter les biais, erreurs et contenus à risque dans les réponses d’un modèle.
Alors que le marché des données d’entraînement se tend, illustré par l’investissement de 14,3 milliards de dollars de Meta dans Scale AI, Datumo mise sur ses ensembles de données sous licence, dont des corpus issus de livres publiés, et sur ses outils automatisés pour séduire les entreprises en Corée, au Japon et aux États-Unis.
OpenAI triomphe face au Grok d'Elon Musk dans un tournoi d'échecs IA
Le modèle o3 d'OpenAI a remporté la couronne après avoir dominé Grok 4 lors de la finale du tournoi d'échecs IA organisé sur la plateforme Kaggle Game Arena de Google en août 2025, remportant la victoire sans perdre un seul match.
Ce tournoi d'exhibition a rassemblé huit grands modèles de langage de pointe, incluant le Gemini 2.5 Pro de Google, dans une compétition conçue pour tester les capacités de raisonnement et de résolution de problèmes des systèmes d'IA généraliste. Après des demi-finales où Grok a survécu à un tie-break dramatique contre Gemini tandis qu'o3 balayait son adversaire 4-0, la finale a confirmé la supériorité technique du modèle d'OpenAI.
Cette victoire prend une dimension particulière dans le contexte de la rivalité publique entre Sam Altman, PDG d'OpenAI, et Elon Musk, fondateur de xAI. Pour l'entreprise de Musk, cette défaite est significative compte tenu de sa récente levée de fonds de 10 milliards de dollars et de ses ambitions dans la course à l'IA générale.
Magnus Carlsen, champion du monde d'échecs et commentateur de l'événement, a observé que "ces IA savent compter les pièces capturées, mais ne savent pas comment conclure une partie gagnante", soulignant les limites actuelles de ces systèmes malgré leur sophistication. Les échecs servent ainsi de mesure pour évaluer les capacités de raisonnement de l'IA au-delà de la génération de texte, et cette victoire d'o3 renforce la position d'OpenAI tout en alimentant la rivalité entre les deux géants technologiques.
Google et NASA créent un médecin IA pour soigner les astronautes dans l’espace
Le mythe selon lequel l’informatique garantit une carrière florissante est en train de s’effondrer. Selon une étude récente de la Federal Reserve Bank of New York, les diplômés en informatique affichent désormais un taux de chômage compris entre 6,1 % et 7,5 %, soit plus du double de celui des diplômés en biologie ou en histoire de l’art.
Le New York Times dresse un tableau préoccupant de la situation. Manasi Mishra, 21 ans, sortie de l’université Purdue avec la promesse de salaires à six chiffres, n’a obtenu qu’un seul entretien… chez Chipotle, sans succès. Zach Taylor, diplômé d’Oregon State en 2023, a postulé à près de 6 000 emplois dans la tech : 13 entretiens, zéro offre. Même McDonald’s l’a refusé pour « manque d’expérience ».
Les responsables pointés du doigt ? Les outils de programmation dopés à l’IA, qui réduisent les postes juniors, tandis qu’Amazon, Meta et Microsoft multiplient les licenciements. Coincés dans un « cercle vicieux de l’IA », les candidats utilisent l’IA pour postuler en masse… pendant que les entreprises l’utilisent pour les filtrer en quelques minutes. Mishra a fini par décrocher un poste grâce à une candidature spontanée et à ses vidéos TikTok dénonçant ce marché de l’emploi en crise.