Les actus IA en bref
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Bruxelles envisagerait de reporter certaines dispositions de la loi européenne sur l'IA
La Commission européenne envisagerait de retarder l’application de plusieurs éléments de la loi sur l’intelligence artificielle (AI Act), entrée en vigueur en août 2024. Ce recul potentiel interviendrait après d’intenses pressions exercées par les géants du numérique, de grandes entreprises européennes ainsi que par l’administration du président Trump.
Bruxelles étudierait notamment la possibilité d’un délai d’un an pour les entreprises en infraction avec les règles encadrant les systèmes d’IA à haut risque, ainsi qu’un report jusqu’en août 2027 des sanctions liées au non-respect des obligations de transparence, afin de laisser le temps aux acteurs de s’adapter.
Cette révision viserait à assouplir les exigences vis-à-vis des développeurs de ces systèmes, en leur offrant davantage de liberté quant aux modalités de suivi des performances.
Le porte-parole de la Commission, Thomas Regnier, a précisé qu’aucune décision définitive n’avait encore été prise, mais a rappelé que l’Union européenne restait pleinement engagée envers les objectifs de la loi.
Cependant, ces reports pourraient en affaiblir considérablement la portée avant même sa mise en œuvre complète, notamment face aux menaces tarifaires américaines et à l’opposition conjointe d’entreprises comme Meta, Airbus et Mercedes-Benz.
Coca-Cola provoque un tollé avec son nouveau spot de Noël généré par intelligence artificielle
Depuis plus de trente ans, le célèbre convoi de camions rouges incarne la magie de Noël chez Coca-Cola. Pourtant, cette année, la marque divise une fois de plus ses fans avec un spot publicitaire conçu intégralement à l’aide d’intelligence artificielle. Malgré les réactions négatives de 2024, le géant américain persiste et présente une nouvelle version de son emblématique campagne "Holidays are coming", où des animaux animés remplacent les scènes humaines d’autrefois.
Réalisée par les studios Silverside et Secret Level, cette publicité mêle des créatures au style hybride, entre rendu réaliste et comic. Le résultat, jugé peu naturel par de nombreux internautes, a été sévèrement critiqué sur les réseaux sociaux : certains qualifient le spot de « sans âme » ou « dérangeant ».
Selon The Wall Street Journal, Coca-Cola justifie ce choix par un gain de temps et de coûts : un mois de production au lieu d’un an. Pour le directeur marketing Manolo Arroyo, cette campagne illustre l’« engagement pour l’innovation ». Pourtant, le pari semble risqué : si la rapidité est au rendez-vous, la magie humaine de Noël, elle, semble s’être évaporée.
Amazon dévoile des lunettes intelligentes pour ses livreurs : vers des livraisons plus rapides et plus sûres
Amazon vient de présenter des lunettes connectées, alimentées par l’intelligence artificielle (IA), destinées à transformer le quotidien de ses livreurs. Ce dispositif permet d’afficher, directement dans le champ de vision, des instructions de navigation détaillées, la liste des colis à livrer et des alertes sur des dangers potentiels, facilitant ainsi une expérience mains libres et sécurisante pour les livreurs. Grâce à des capteurs et caméras intégrés, les lunettes aident à localiser rapidement les colis dans le véhicule, à scanner les paquets, puis à trouver l’adresse précise et à prendre une photo en guise de preuve de livraison, le tout sans manipuler de téléphone portable.
Le dispositif inclut des verres correcteurs possibles et s’adapte à la luminosité grâce à des verres transitionnels. Reléguant les téléphones au second plan, les lunettes sont connectées à un contrôleur placé dans le gilet du livreur, équipé d’une batterie amovible et d’un bouton d’urgence. Non activées pendant la conduite, elles visent à supprimer les distractions et à renforcer la sécurité sur le terrain. Amazon espère ainsi optimiser l’efficacité de ses tournées et améliorer la satisfaction des clients. D’après les premiers tests, ces lunettes pourraient faire gagner jusqu’à 30 minutes sur une tournée de 8 à 10 heures, tout en veillant à la sécurité et au confort des utilisateurs.
DeepL lance un agent intelligent pour concurrencer les géants de la tech
L’entreprise allemande DeepL, célèbre pour ses solutions de traduction automatisée, élargit son horizon avec le lancement de « DeepL Agent », un agent d’intelligence artificielle conçu pour les entreprises. Ce nouvel outil peut interagir avec différentes applications professionnelles comme le ferait un utilisateur humain, accomplissant des tâches variées telles que la compilation de données commerciales ou la gestion automatisée de factures.
Fonctionnant sous la forme d’un chatbot, « DeepL Agent » permet de connecter des logiciels déjà en usage dans les sociétés, mais aussi d’intégrer des programmes internes ou peu répandus dans des flux de travail automatisés. Avec cette initiative, DeepL entre sur le terrain des géants du numérique comme Google, Microsoft, OpenAI et SAP, tout en se positionnant un cran au-dessus de ces plateformes : sa solution vise à coordonner les processus entre les différents systèmes existants, plutôt qu’à les remplacer.
Ce virage stratégique, jugé audacieux, s’ajoute au succès croissant du service de traduction DeepL, qui compte désormais plus de 200 000 clients professionnels et traduit dans plus de 100 langues. L’entreprise, évaluée à deux milliards de dollars, reste dirigée par son fondateur Jaroslaw Kutylowski, qui voit dans cette extension un défi à la hauteur de ses ambitions.
Sora d'OpenAI débarque sur Android et attire les créateurs de vidéos AI
L’application Sora d’OpenAI, spécialisée dans la création de vidéos à partir de simples descriptions textuelles, est désormais disponible sur Android, après un lancement réussi sur iOS. Sora propose aux utilisateurs de générer des vidéos réalistes et sonores en quelques secondes, simplement en tapant ce qu’ils désirent voir. L’application reprend l’esthétique de TikTok avec un fil vertical où chaque vidéo, unique, a été réalisée par intelligence artificielle.
Parmi ses fonctionnalités phares, le mode "Cameos" (apparitions personnalisées) permet d’intégrer son propre visage et sa voix dans des scènes générées par IA, offrant des vidéos où l’on devient l’acteur principal, ou même d’utiliser un avatar réutilisable. Cette approche soulève des questions éthiques autour des deepfakes et de la gestion des droits, mais OpenAI propose des outils pour contrôler l’utilisation de son image.
Disponible actuellement aux États-Unis, au Canada, au Japon, en Corée du Sud, à Taïwan, en Thaïlande et au Vietnam, Sora ambitionne de s’imposer parmi les plateformes de partage de vidéos créatives. Les utilisateurs peuvent générer jusqu’à 30 vidéos par jour en version gratuite. À terme, Sora prévoit d’ajouter des outils de montage plus poussés et une gestion affinée des avatars, pour répondre tant aux amateurs qu’aux créateurs expérimentés.
Siri va bénéficier d’une intelligence artificielle signée Google Gemini
Apple prépare une refonte majeure de son assistant vocal Siri grâce à une collaboration avec Google autour du modèle Gemini (famille de modèles linguistiques multimodaux d’IA développée par Google). Selon des sources concordantes, Apple investit dans une version personnalisée de Gemini qui tournera exclusivement sur son infrastructure Apple Private Cloud Compute (explication : serveurs privés pour garantir la confidentialité des données utilisateur), améliorant notamment la capacité de Siri à comprendre et résumer des requêtes complexes et à proposer des recherches enrichies.
Ce nouveau Siri, attendu au printemps 2026 avec iOS 26.4, pourra répondre à des questions personnelles ("Quelle recommandation de livre m’a faite ma mère ?" par exemple), mais aussi à des demandes de connaissance générale, tout en préservant la vie privée des utilisateurs. L’architecture de Siri reposera sur trois modules : un planificateur, un système de recherche de connaissances et un résumeur, tous boostés par Gemini, tandis que la gestion des données personnelles restera opérée par les modèles internes d’Apple.
La discrétion reste le maître-mot : aucune promotion officielle du partenariat ne sera faite, Apple préférant présenter ses avancées sous sa propre marque. Cette stratégie, qui fait suite à un comparatif entre les modèles de Google et Anthropic (explication : société concurrente spécialisée en IA avancée), ouvre la voie à une généralisation des assistants intelligents sur les prochaines générations de produits Apple, tout en renforçant l’expérience utilisateur grâce à des réponses plus pertinentes et naturelles.
Google et Figma s’allient pour accélérer la création graphique avec Gemini 2.5
Google et Figma ont annoncé une collaboration stratégique pour intégrer les modèles d’intelligence artificielle Gemini 2.5, Gemini 2.0 et Imagen 4 directement dans la plateforme de design Figma. Cette intégration vise à permettre aux designers de générer des visuels et d’effectuer des modifications presque instantanément, réduisant ainsi le délai entre l’idée et sa réalisation.
Avec Gemini 2.5 Flash, la génération d’images dans Figma devient deux fois plus rapide, offrant une expérience fluide et naturelle pour les équipes créatives. Les utilisateurs de Figma, au nombre de plus de 13 millions par mois, pourront désormais créer et modifier des images grâce à de simples prompts, tout en bénéficiant d’une latence réduite de 50% pour la fonction “Make Image”.
Cette alliance s’inscrit dans une tendance plus large où les grands acteurs de l’IA cherchent à s’imposer dans les applications à forte audience, en améliorant l’efficacité et la créativité des workflows. Figma et Google Cloud affirment que cette collaboration ouvre la voie à de nouvelles formes d’expression et d’innovation dans le design numérique.
Figma étend ses capacités en IA avec l’acquisition de Weavy, startup israélienne de génération média
La plateforme de design Figma a annoncé l’acquisition de Weavy, une jeune entreprise spécialisée dans la génération d’images et de vidéos par intelligence artificielle (IA). Cette opération marque une étape importante pour Figma qui prévoit d'intégrer Weavy sous une nouvelle marque, “Figma Weave”, tout en conservant, pour l’instant, Weavy comme produit indépendant.
Fondée à Tel Aviv en 2024, Weavy a levé 4 millions de dollars lors d’un tour de financement mené par Entrée Capital, avec la participation de Designer Fund, Founder Collective et Micha Kaufman, fondateur de Fiverr (marketplace de services professionnels). L’équipe de 20 personnes rejoindra Figma, même si la valorisation du deal n’a pas été révélée.
Weavy se distingue par ses outils web qui permettent de combiner plusieurs modèles d’IA pour générer et éditer des contenus visuels avancés (images et vidéos), utiles notamment pour des maquettes produits ou le stylisme de marques. Le système basé sur des “noeuds” autorise une exploration créative, les créations pouvant être modifiées, affinées et remixes grâce à l’édition par calques ou prompts. Parmi les modèles proposés figurent Seedance, Sora et Veo pour la vidéo, ainsi que Flux, Ideogram, Nano Banana et Seedream pour l’image.
Cette tendance à intégrer l’IA dans le design s’accélère : Krea (société financée par Bain Capital, a16z et Abstract Ventures) a levé 83 millions de dollars cette année, et Perplexity a récemment racheté Visual Electric, illustrant l’intérêt croissant des acteurs de l’IA pour la création visuelle et la conception.
