Les actus IA en bref
Partager la publication
Claude s’invite dans Chrome : Anthropic teste son agent IA intégré au navigateur
Anthropic vient de lancer en avant-première son nouvel agent IA "Claude for Chrome", un outil pensé pour transformer l’expérience de navigation. Réservé pour l’instant à 1 000 abonnés de son offre Max (facturée entre 100 et 200 dollars par mois), il se présente sous forme d’extension Chrome avec une liste d’attente déjà ouverte pour les autres utilisateurs.
Le principe est simple : Claude apparaît dans une fenêtre latérale du navigateur, prêt à discuter avec l’utilisateur et, sur autorisation expresse, à exécuter certaines actions directement en ligne. Cette approche s’inscrit dans la tendance des navigateurs augmentés par l’IA, où Anthropic rejoint les initiatives de Perplexity, OpenAI et Google.
La sortie intervient dans un contexte particulier : le procès antitrust en cours contre Google pourrait influencer l’avenir de Chrome, ce qui rend cette intégration encore plus stratégique. Côté sécurité, Anthropic assure avoir réduit le taux de réussite des attaques par injection de prompts à 11,2 %, un chiffre présenté comme un progrès notable.
Avec cette incursion dans Chrome, Anthropic ne se contente pas de proposer un chatbot : il explore un futur où l’IA devient un véritable copilote de navigation, tout en posant la question cruciale de la confiance et du contrôle.
Microsoft dévoile VibeVoice, un modèle TTS (Text-to-Speech, ou texte vers parole) taillé pour les podcasts entiers
Microsoft vient de présenter VibeVoice, un nouveau modèle de synthèse vocale de 1,5 milliard de paramètres conçu pour transformer la manière dont nous utilisons l’audio généré par IA. Contrairement aux solutions actuelles limitées à de courts extraits, VibeVoice peut gérer des conversations continues de 90 minutes, avec jusqu’à quatre voix distinctes conservant fluidité, naturel et dynamique d’échange.
Parmi les avancées techniques majeures, le modèle affiche une réduction de 80x de la compression audio, ce qui ouvre la porte à une utilisation fluide sur des appareils grand public. Microsoft intègre également des filtres de sécurité : chaque audio produit comporte un filigrane et un avertissement intégré, permettant de vérifier facilement son origine artificielle.
L’enjeu est clair : l’IA vocale franchit un nouveau palier, passant de la génération de clips courts à la production de véritables émissions type podcast ou tables rondes virtuelles. Avec VibeVoice, Microsoft se positionne en acteur de premier plan dans la course à la voix synthétique réaliste, tout en mettant l’accent sur la transparence et la responsabilité.
Un pas de plus vers une adoption massive de la voix IA dans les médias, l’éducation et les assistants personnels.
Perplexity promet 42,5 millions de dollars aux éditeurs
La start-up d’IA Perplexity vient d’annoncer un programme de partage de revenus de 42,5 millions de dollars destiné aux éditeurs dont les contenus alimentent ses résultats. Concrètement, l’entreprise propose un nouvel abonnement à 5 dollars par mois baptisé Comet Plus, dont 80 % des revenus (hors coûts de calcul) seraient reversés aux médias partenaires.
Ce dispositif permet aux éditeurs de percevoir une rémunération lorsque leurs articles apparaissent dans le moteur de recherche de Perplexity, son navigateur Comet ou dans les tâches effectuées par l’IA. L’initiative se veut une réponse directe aux critiques concernant l’utilisation massive de contenus journalistiques par les modèles d’intelligence artificielle, souvent sans contrepartie financière.
Cependant, le projet intervient dans un climat tendu : Perplexity fait actuellement face à plusieurs procédures judiciaires et à des mises en demeure émanant de grands groupes de presse. Si l’annonce marque un tournant en matière de rémunération des éditeurs, certains experts estiment que les sommes en jeu resteront marginales par rapport aux difficultés économiques structurelles que traversent les médias.
En somme, Perplexity tente d’amorcer un dialogue avec les éditeurs, mais la viabilité réelle de ce modèle reste à prouver.
DeepSeek V3.1 : la Chine bouscule OpenAI avec une IA open source
Le jeune acteur chinois DeepSeek a frappé fort en dévoilant sans annonce tapageuse la version V3.1 de son modèle d’IA open source. Présenté le 19 août via la communauté officielle WeChat, ce modèle affiche des caractéristiques qui rivalisent avec les géants américains comme OpenAI ou Anthropic, tout en misant sur une stratégie radicalement différente : l’ouverture.
DeepSeek V3.1 s’appuie sur une architecture Mixture-of-Experts de 685 milliards de paramètres, dont 37 milliards sont activés par token. Il offre un contexte étendu de 128 000 tokens, soit l’équivalent de deux romans de 200 pages. Sur les benchmarks, il a atteint 71,6 % au test Aider-Coding, un score proche des leaders du secteur. Mais l’aspect le plus marquant reste son coût : environ un dollar pour une tâche de programmation, contre près de 70 dollars pour les concurrents.
L’IA intègre également des tokens spécialisés pour la recherche web en temps réel et le raisonnement interne, et combine compréhension de code, dialogue et reasoning dans un même système. Rapidement, le modèle est monté dans le classement des tendances sur Hugging Face, confirmant l’intérêt de la communauté mondiale. Avec sa licence MIT, DeepSeek mise sur une adoption massive, renforçant la stratégie chinoise qui privilégie la diffusion globale à la rentabilité immédiate.
Plus de 300 000 conversations avec Grok exposées sur Google
Un nouveau scandale touche Grok, le chatbot d’Elon Musk. Plus de 300 000 conversations privées entre utilisateurs et l’IA ont été rendues publiques via Google, Bing et DuckDuckGo. La faille provient de la fonction "share" qui génère des liens uniques censés permettre de partager un échange en toute simplicité. Problème : ces liens sont indexés par les moteurs de recherche, rendant les discussions accessibles à tous.
Forbes souligne que les utilisateurs n’étaient pas avertis de cette exposition. Or, certaines conversations contiennent des données sensibles, allant de mots de passe et informations médicales à des demandes illégales comme le piratage de portefeuilles crypto ou des instructions liées à la fabrication d’explosifs.
Ce n’est pas un cas isolé : le mois dernier, une situation similaire avait été constatée avec ChatGPT, qu’OpenAI a décrit comme une « expérimentation de courte durée ». Mais contrairement à ce que certains pensent, supprimer ses échanges sur Grok n’efface pas leur trace de l’index Google. Pour les internautes concernés, il faut donc partir du principe que ces conversations resteront publiques.
Firecrawl lève 14,5 millions de dollars et cherche toujours à embaucher… des agents IA
La start-up Firecrawl, spécialisée dans les crawlers web open source pour développeurs et agents IA, vient de lever 14,5 millions de dollars lors d’une série A menée par Nexus Venture Partners, avec la participation du PDG de Shopify, Tobias Lütke, et de Y Combinator. Déjà rentable, l’entreprise compte 350 000 développeurs utilisateurs et près de 50 000 étoiles sur GitHub, avec des clients prestigieux comme Shopify, Replit, Zapier et plusieurs grands fonds spéculatifs.
Fondée en 2022 par Caleb Peffer, Nicolas Silberstein Camara et Eric Ciarla, Firecrawl propose une version commerciale de son outil via une API, désormais enrichie d’une fonction de recherche et bientôt de requêtes en langage naturel. L’arrivée de Lütke comme investisseur a été perçue comme une validation majeure de la valeur du produit.
Si les crawlers web suscitent parfois la méfiance, Firecrawl affirme vouloir bâtir un écosystème plus équitable en développant des solutions permettant aux éditeurs et créateurs de contenu d’être rémunérés lorsque leurs données sont utilisées par des IA.
L’entreprise s’est également fait remarquer avec son offre d’emploi inédite visant à recruter un agent IA comme salarié. Malgré un budget porté à 1 million de dollars pour attirer développeurs et agents, Firecrawl n’a pas encore trouvé la perle rare. La société cherche désormais un « AI chief of staff » pour encadrer cette initiative singulière.
Qwen 3 Coder d’Alibaba séduit les développeurs et talonne Claude Sonnet 4
Le modèle d’IA de programmation Qwen 3 Coder, développé par Alibaba, connaît une ascension fulgurante. Sur la place de marché d’IA OpenRouter, sa part d’utilisation a atteint 20 % à la mi-août, se plaçant ainsi en deuxième position, juste derrière le modèle Claude Sonnet 4 d’Anthropic, très prisé des développeurs.
Ce succès s’explique par les performances solides de Qwen 3 Coder dans l’assistance à l’écriture de code, la compréhension de projets complexes et la résolution de bugs. Pour les entreprises et indépendants, il représente une alternative crédible aux modèles américains, avec un coût compétitif et une disponibilité élargie grâce à son intégration sur plusieurs plateformes d’IA.
La montée en puissance d’Alibaba dans ce secteur illustre également la volonté des géants chinois de s’imposer dans l’intelligence artificielle générative, face à des acteurs comme OpenAI, Anthropic ou encore Google DeepMind. Cette concurrence accrue devrait stimuler l’innovation et multiplier les outils accessibles aux développeurs.
Avec Qwen 3 Coder, Alibaba ne se contente plus d’être un poids lourd de l’e-commerce : il confirme son ambition de devenir un acteur incontournable de l’IA, en particulier dans le domaine du développement logiciel.
Grammarly change de visage et intègre de nouveaux outils IA
Grammarly vient de dévoiler une refonte complète de son interface, désormais centrée sur un format de document inspiré de Coda, la start-up de productivité qu’elle a rachetée l’an dernier. Cette nouvelle présentation adopte une logique « block-first », permettant d’insérer facilement tableaux, listes, colonnes, titres et blocs de texte enrichis.
Mais l’évolution la plus marquante reste l’arrivée d’une série d’outils dopés à l’intelligence artificielle. Un assistant IA logé dans une barre latérale peut résumer des textes, répondre aux questions et suggérer des améliorations stylistiques. Pour les étudiants et professionnels, Grammarly propose des fonctions dédiées :
- Reader Reactions, qui offre un retour basé sur différents profils de lecteurs.
- Grader, capable d’évaluer un texte selon des critères académiques.
- Citation Finder, pour générer automatiquement des références fiables.
- Paraphraser, qui adapte le ton des écrits.
Grammarly mise aussi sur la transparence avec des détecteurs de plagiat et de contenu généré par IA, afin d’aider les étudiants à mieux comprendre leurs textes avant de les soumettre. L’entreprise insiste sur son « impératif moral » : apprendre à utiliser l’IA tout en préparant les jeunes au monde du travail.
Cette offensive s’inscrit dans une stratégie d’expansion plus large, marquée par l’acquisition de Superhuman et un financement de 1 milliard de dollars en mai 2025 auprès de General Catalyst, destiné à accélérer son développement commercial.